Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 6.djvu/641

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

goût des questions agricoles, le service de l’agriculture fait un cours hebdomadaire à l’Ecole professionnelle et à l’Ecole normale d’instituteurs de Tananarive, et c’est dans le même dessein qu’il a été chargé par le général Gallieni d’organiser des concours agricoles, qui attirent un grand nombre d’indigènes.

En outre, une mission, dont la partie agronomique était confiée à M. Prud’homme, a parcouru et étudié Java, une partie de Sumatra, Ceylan et la côte Est des Indes anglaises. Elle en a rapporté, outre un stock très important de plantes précieuses, d’utiles indications sur l’organisation agricole des possessions anglaises et néerlandaises, et des renseignemens précis sur les cultures du thé, du quinquina, du café, du tabac, etc., ainsi que sur les essais de culture de plantes à caoutchouc et à gutta-percha.

La création d’un laboratoire industriel et agricole est décidée et rendra les plus grands services à la colonie.

Comme on le voit, l’impulsion donnée par le général Gallieni à l’organisation des services de l’agriculture est considérable, et il y a lieu d’en attendre d’heureux résultats. Les études entreprises dans les stations d’essais de l’île ont permis d’établir dans quel sens les efforts de la colonisation devront être dirigés.

Les cultures qui paraissent présenter le plus d’élémens de succès sont, pour le massif central, le théier, le cotonnier, le tabac, le mûrier et le riz.

Nous avons vu que le riz est déjà cultivé sur une grande échelle ; l’aménagement des eaux peut en étendre beaucoup la production.

Des essais d’acclimatation de céréales européennes ont été tentés, sans grand succès, semble-t-il, jusqu’à présent.

Le théier permettra de tirer un parti avantageux des terres suffisamment humides, voisines des rizières ; l’altitude n’est pas un obstacle à sa culture, qui peut réussir sur tous les points de Madagascar, soumis à un régime de pluies convenable ; si, en Imerina, les rendemens sont moins abondans que sur la côte orientale, à cause de l’altitude et de la sécheresse, en revanche, les feuilles seront de qualité supérieure.

Les terres du Centre de Madagascar présentent beaucoup d’analogie avec celles de Ceylan, où l’on cultive le thé sur une très grande échelle. Les essais déjà faits à Madagascar font espérer des résultats satisfaisans.