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du brave défenseur de Kimberley, le colonel Kekewich, et lui infligèrent des pertes sensibles. Les Anglais eurent 2 officiers et 31 hommes tués, 14 officiers et 74 hommes blessés, parmi lesquels le colonel lui-même, grièvement, et 40 hommes encore furent évacués sur Rustenburg.

D’après les relevés officiels publiés par le War Office de Londres, il a été constaté que, depuis le 1er septembre 1900 (date de la proclamation d’annexion de la République Sud-Africaine), c’est-à-dire depuis que la conquête a été proclamée, jusqu’au 1er septembre de cette année, les pertes de l’armée anglaise au cours de cette guerre, que les Anglais ont de bonnes raisons de ne vouloir qualifier que de « prolongement des hostilités, » — expression dont ils aimeraient bien que tout le monde eût la complaisance de se servir, — auraient été :


Officiers Hommes
Tués 116 1 517
Blessés 444 4 841
Morts par suite de blessures 46 682
Prisonniers 74 2 010
Morts d’accident 11 312
Invalides renvoyés dans leurs foyers 1 166 25 169
Au total 1 857 34 531

Sans compter les canons perdus, qui étaient au nombre de 7, au 30 janvier 1901.

On sait que, sur tout le parcours des voies ferrées, les Anglais ont dû construire de petits forts, des redoutes distantes entre elles d’une lieue anglaise et occupées par une garnison ; que les convois doivent être escortés par des soldats dans des wagons blindés ; et que, malgré ces précautions, les commandos boers font continuellement sauter ces convois, un entre autres, au commencement du mois de septembre, à Hamanskraal, où le colonel Vandelear, 4 officiers et 45 hommes furent tués ou blessés, de sorte que, à Bloemfonlein, par exemple, le ravitaillement des troupes et des habitans est devenu très aléatoire. Je crois donc qu’on a le droit de conclure qu’une autre assertion de lord Kitchener, dans cette même proclamation, à savoir « que les forces de Sa Majesté sont depuis longtemps en complète possession… de tous les chemins de fer, » est également en contradiction avec les faits.

Quand on songe à tous ces combats, à l’énormité de ces