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mois, soit de mai à septembre, il ne tombe pas une goutte d’eau.

La salubrité est en rapport, d’un côté avec la température et l’humidité, de l’autre, avec la situation topographique. Elle influe considérablement sur la possibilité de la mise en valeur d’une région. En général, dans les parties les plus chaudes et les plus humides, surtout sur les côtes, de même que dans celles où se trouvent des eaux stagnantes et des terres marécageuses, les conditions sanitaires sont peu favorables. Dans la partie montagneuse, au contraire, telles que l’Imerina et le Betsileo, le climat est salubre ; il est plus tempéré, moins humide, et l’écoulement des eaux est plus facile. Cependant, là aussi, on trouve des bas-fonds qui sont plus ou moins fiévreux.

En dehors de la zone côtière, peu étendue, il existe un amoncellement de montagnes plus ou moins mamelonnées, séparées par des vallées étroites. On y trouve un grand nombre de cours d’eau, quelquefois réguliers, plus souvent intermittens et à régime torrentiel, qui, employés à l’arrosage, augmentent beaucoup la fertilité des terres.

Les vallées qui bordent ces cours d’eau sont généralement étroites, mais quelquefois elles s’élargissent au point de former de vastes plaines. La disposition topographique est telle que l’utilisation de l’eau devient souvent possible. Les indigènes y ont eu recours de tout temps et ont amené la pratique de l’arrosage à un certain degré de perfection. L’application des procédés usités en Europe peut certainement étendre beaucoup les superficies irrigables.

Ces eaux des ruisseaux et des torrens agissent non seulement en mettant de l’eau à la disposition des plantes, mais elles apportent des élémens fertilisans en dissolution ou en suspension et déposent des limons.

Avant la conquête, les voies de communication étaient dans un état rudimentaire ; les routes n’existaient pas, il n’y avait que des sentiers, ou tout au plus des chemins muletiers ; quelques cours d’eau étaient parcourus par des pirogues.

Depuis l’occupation française, cet état de choses s’est modifié considérablement. Aujourd’hui, des routes, presque entièrement achevées, réunissent Majunga et Tamatave à Tananarive, et mettent en communication les localités les plus importantes. Un chemin de fer, qui doit relier la capitale à la côte Est, est