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qui obéissent à des commandans et à des feldcornets, sous la direction générale du Président Steyn et du général Christian de Wet quant aux forces de l’État libre d’Orange, et sous celle du général Louis Botha quant aux commandos de la République Sud-Africaine. C’est dire que tous ces commandos sont sous les ordres de commandans responsables.

Le général Botha a réfuté du reste l’accusation de lord Roberts, dans sa lettre du 5 septembre 1900 : « Toutes nos forces, lui répondait-il, étant très petites en comparaison des vôtres, on ne doit naturellement pas s’attendre à trouver partout, de notre côté, de grandes commandos en campagne, car tout ce qui a été fait par nous durant cette guerre a dû être fait avec des forces insignifiantes, et nous sommes obligés de diviser nos commandos de plus en plus pour faire face aux patrouilles de maraudeurs qui, sur les ordres de Votre Excellence, vont enlever de ferme en ferme le bétail et les provisions. Quant à l’assertion de Votre Excellence que, hors des forces placées sous mon commandement personnel, il n’existe pas de forces régulières des Boers, je dois la repousser d’une manière absolue, nos forces étant encore divisées et commandées de la même manière qu’au commencement de la guerre et selon les lois du pays[1]. »


VI

Après les théoriciens allemands, il est bon de citer un Anglais. Hall donne comme règle pour l’établissement et la reconnaissance d’un État nouveau : « L’indépendance définitive ne peut être considérée comme acquise, — et la reconnaissance en serait par conséquent illégitime, — aussi longtemps qu’une lutte effective est soutenue par l’ancien souverain de l’État pour rétablir son autorité[2]. »

Parmi les conditions exigées, d’après Hall, pour conférer à une autorité quelconque des droits légitimes sur un pays, il cite celle-ci la première, que cette autorité soit réellement en mesure d’exercer un contrôle indiscuté et exclusif sur toutes personnes et toutes choses dans le territoire occupé par elle.

On ne niera pas que ce soit bien le moins qu’on puisse demander à un conquérant. Mais Hall passe à la conquête même,

  1. Correspondence, § p. 12.
  2. Hall, Treatise on international law. p. 93.