Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 6.djvu/456

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

arrangement commercial avec la République Argentine ; il prépare des négociations analogues avec les autres pays de l’Amérique latine ; il travaille à établir la validité réciproque des titres professionnels, et il se propose de consolider les avantages déjà obtenus pour assurer à nos écrivains et à nos artistes la propriété de leurs œuvres partout où se parle la langue espagnole.


Les deux Chambres des Cortès, en répondant au discours du trône, se sont livrées à une manifestation non moins sympathique en faveur de la cause hispano-américaine. L’Adresse du Sénat contenait le passage suivant :


Nous applaudissons et assurons notre concours le plus résolu à tout ce que le gouvernement de Votre Majesté proposera et fera pour resserrer les liens qui nous unissent aux Républiques hispano-américaines, qui ont noblement honoré de leur présence la mère-patrie au dernier Congrès de Madrid. L’arrangement commercial avec la République Argentine, les autres négociations annoncées, la validité réciproque des titres professionnels et les traités relatifs à la propriété littéraire seront un sujet de prédilection pour l’attention du Sénat, qui, sans doute, se fait l’interprète des plus nobles sentimens de la race ibérique en mettant au premier rang de nos intérêts l’union morale de tant de nations illustres, qui ont le même sang généreux, la même langue harmonieuse, la même et sainte religion.


Quant à L’Adresse votée par la Chambre des députés, elle disait que « rien ne pourrait être plus agréable aux représentais du pays que de collaborer à la belle œuvre consistant à resserrer les liens existant entre l’Espagne et l’Amérique latine. »


VI

Tant de bonnes volontés existant de part et d’autre, et les pouvoirs publics, tant en Espagne qu’en Amérique, se montrant disposés à seconder les initiatives individuelles, y a-t-il, cependant, une raison quelconque de douter de l’avenir de l’idée ibéro-américaine ? Il serait mal à nous, étant donné surtout la discrétion qui nous est imposée à l’égard de choses ne regardant que nos voisins ou leurs frères de race, de venir faire entendre des paroles de découragement. Aussi bien, rien ne nous dispose à être pessimiste de parti pris. Mais il nous semble que les promoteurs de l’idée ibéro-américaine ne pourront qu’être reconnaissans envers ceux qui, suivant avec intérêt leur entreprise, — nous croyons avoir prouvé que nous en sommes, — se permettront d’attirer leur attention sur certains écueils qu’on