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destinant à l’enseignement, et qui se seront le plus distingués par leur mérite.

Puis, comme il faut une autorité en pareille matière, le Congrès a posé en principe que « pour défendre et affirmer l’unité de la langue espagnole, il y avait lieu de reconnaître comme autorité naturelle, primordiale et supérieure, l’Académie royale d’Espagne, assistée des Académies américaines qui sont en correspondance avec elle. » Dans le même ordre d’idées, le Congrès a reconnu qu’il était indispensable d’avoir « un dictionnaire commun, d’une autorité reconnue, dans lequel, en dehors des vocables généralement admis dans tous les États d’origine espagnole, il serait fait une mention spéciale de ceux qu’imposent aux personnes cultivées l’usage, l’empire des mœurs et les nécessités croissantes des progrès scientifiques. » Autrement dit, c’est une action à la fois conservatrice et progressiste qu’on attend de l’Académie espagnole, instrument dont ni les Anglais ni les Allemands ne disposent pour maintenir l’intégrité de leur langue.

Outre cette question capitale, le Congrès en a examiné d’autres d’un intérêt moindre, touchant les rapports littéraires, artistiques ou de librairie entre l’Espagne et l’Amérique latine.

Enseignement. — La question de l’enseignement est étroitement liée à celle de la langue. Dans cet ordre d’idées, le Congrès a émis les vœux suivans : qu’il soit convoqué une assemblée pédagogique hispano-américaine, ayant pour mission officielle d’élaborer les bases communes des programmes d’enseignement dans tous les pays hispano-américains, afin d’atteindre à la plus grande unité possible ; que les États représentés au Congrès s’envoient périodiquement, les uns aux autres, leurs étudians les plus distingués, une fois qu’ils auront terminé leurs études ; que tous les gouvernemens des États représentés reconnaissent la validité des études et des titres professionnels légalement reconnus par un quelconque des États hispano-américains. Ce dernier vœu est le plus important de tous ; car sa prise en considération, en facilitant l’exercice des professions libérales dans un pays espagnol quelconque à quiconque aura étudié en pays de langue espagnole, contribuera pour beaucoup à l’unité morale poursuivie par le Congrès de Madrid.

Relations commerciales. — Au premier rang des vœux formulés par le Congrès, figure celui-ci : « Qu’il se conclue, entre l’Espagne et les États ibéro-américains, des arrangemens