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questions d’intérêt local par les différens États de l’Union sans la participation du gouvernement fédéral. Toutes les informations se rattachant à cette branche de service sont néanmoins centralisées dans un bureau spécial relevant du département de l’Intérieur.

Enfin, les Travaux publics ressortissent aux différens ministères qu’ils concernent, notamment à celui de la Guerre, qui a dans ses attributions non seulement les ouvrages destinés à assurer la défense du territoire, mais même la construction des ports et l’amélioration des rivières.

Chacun des ministres reçoit un traitement uniforme de 8 000 dollars (40 000 francs). Aucun ne réside au siège du département qu’il dirige et c’est à leur domicile privé qu’ont lieu les réceptions officielles qu’ils donnent pendant leur passage aux affaires et qui sont forcément beaucoup plus restreintes que les nôtres. Plusieurs ministères, le département d’Etat, la Marine et la Guerre, sont d’ailleurs agglomérés dans un bâtiment unique voisin de la Maison Blanche, également à proximité des Finances, ce qui permet au Président de se tenir plus aisément en communication constante avec ses principaux collaborateurs.

Cette concentration des grands services publics est rendue possible par le chiffre relativement minime[1] des fonctionnaires dont se composent les ministères fédéraux. Etant moins embarrassée que la nôtre par le respect des traditions, la bureaucratie américaine échappe plus aisément au formalisme excessif qui, chez nous, complique trop souvent la marche de la machine. Beaucoup de petites affaires, qui passent en Europe par une triple et quadruple filière, sont traitées directement aux États-Unis avec l’employé qui est appelé finalement à les résoudre. D’où une économie sensible de temps et de personnel.

D’autre part, la besogne de l’administration fédérale est considérablement allégée par le système d’extrême décentralisation

  1. Les dernières statistiques officielles indiquent, pour le département d’État, trois « assistant secretaries » (sorte de directeurs) et huit chefs de bureau ; pour le ministère des Finances, trois « assistant secretaries » et une quarantaine de chefs ou de sous-chefs de bureau ; pour le ministère de la Guerre, un seul « assistant Secretary » et une trentaine de chefs de service : pour la Marine, un « assistant secretary » et dix-huit chefs de service ; pour les Postes, un secrétaire général, « chief clark, » et sept chefs de bureau ; pour l’Intérieur, deux « assistant secretaries » et dix-sept chefs ou commis principaux ; pour la Justice, quinze chefs de service ; pour l’Agriculture un » assistant secretary » et vingt et un chefs de service.