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LE POUVOIR EXÉCUTIF
AUX ÉTATS-UNIS

LES FONCTIONS PRÉSIDENTIELLES

L’odieux attentat qui vient de clore si tragiquement la carrière gouvernementale du président Mac Kinley, en appelant inopinément aux affaires, par le jeu naturel des institutions fédérales, le second magistrat de la République Américaine, a ramené l’attention sur le mécanisme de la Constitution des États-Unis, si différente de la nôtre, malgré la similitude apparente des deux régimes. C’est la cinquième fois, depuis 1789, qu’un vice-président est promu aux fonctions suprêmes et, par une série de coïncidences assez singulière, chacun de ceux à qui est échu ce rôle tout accidentel s’est trouvé exercer sa charge pendant une période qui a presque égalé la durée d’une présidence ordinaire.

William Harrison n’était que depuis quelques semaines à la Maison Blanche (mars à avril 1841) quand sa mort y fit entrer, pour près de quatre ans, John Tyler. Le vice-président Fillmore qui recueillit, en 1850, la succession de Zacharie Taylor, resta trois années à la tête de l’Union fédérale. Lincoln venait d’inaugurer son second terme présidentiel, lorsqu’il fut assassiné par l’acteur Booth (13 avril 1863), laissant, jusqu’au 4 mars 1867, la direction des affaires à Andrew Johnson. Garfield n’était lui-même en fonctions que depuis six mois quand l’attentat dont il fut victime amena fortuitement au pouvoir, en 1881, Chester A. Arthur. La seconde présidence de M. Mac Kinley ne datant que du 4 mars