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LA DUCHESSE DE BOURGOGNE
ET
L'ALLIANCE SAVOYARDE SOUS LOUIS XIV

LE DUC DE BOURGOGNE A L’ARMÉE. — LE SIÈGE DE TURIN ET LES ACCUSATIONS CONTRE LA DUCHESSE DE BOURGOGNE[1]


I

L’armée dont le Duc de Bourgogne allait prendre le commandement nominal avait à défendre une ligne qui s’étendait depuis la mer jusqu’au Rhin, à la hauteur de Kayserswerth, petite place appartenant à l’Electeur de Cologne et située à peu de distance de Dusseldorff. La gauche, composée en grande partie des troupes espagnoles, sous les ordres du marquis de Bedmar, tenait la campagne entre Anvers et la mer. La droite, sous les ordres de Tallart, appuyait la résistance de Kayserswerth, que les Impériaux assiégeaient depuis le commencement d’avril, et que défendait avec fermeté un fils cadet de Colbert, le marquis de Blainville. Le centre, où se trouvait réuni le gros des forces, occupait le camp de Santen, non loin du Rhin, en face de Wesel.

Ce fut là que le Duc de Bourgogne rejoignit le maréchal de Boufflers, qui le reçut à la tête des troupes. Ses équipages, étant partis après lui, tardèrent assez longtemps en route. Aussi fut-il, pendant près de trois semaines, défrayé de tout par le maréchal,

  1. Voyez la Revue du 1er juin.