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Côtes et ports français
de la Manche

II[1]
LE BESSIN, LE PAYS D’AUGE ET LA SEINE MARITIME

I

Comme dessin, comme aspect, comme structure, la côte normande présente un contraste saisissant avec celles de la Bretagne et du Cotentin. Au lieu de s’avancer fièrement en mer et de projeter deux grandes presqu’îles hérissées de saillies, d’écueils et de roches menaçantes, elle se creuse profondément, limée par les vagues, et dessine un immense golfe, le plus riche, le plus largement ouvert, le plus vivant surtout qui existe sur toute l’étendue de nos côtes de l’Océan et de la Manche. Cette grande échancrure est la baie de Seine. Son ouverture est de plus de 100 kilomètres ; c’est la distance qui sépare, à vol d’oiseau, la pointe de Barfleur, située à l’extrémité du Cotentin, du cap d’Antifer, qui est la saillie la plus avancée des falaises du pays de Caux. La Seine débouche dans l’enfoncement Est de ce golfe. Les dépôts qu’elle entraîne s’avancent assez loin au large, mais ne dépassent pas la ligne de 24 kilomètres de longueur, orientée du Sud-Sud-Ouest au Nord-Nord-Est, qui joint la pointe de

  1. Voyez la Revue du 15 juillet.