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l’administration des chemins de fer modérera ses tarifs, de façon à permettre une utilisation plus complète d’un autre port, celui d’Emden, situé à l’embouchure de l’Ems.

La Compagnie s’est préoccupée d’avoir une ligne à travers l’océan Pacifique : elle a conclu des arrangemens pour la traversée des États-Unis avec la puissante Compagnie de chemins de fer de l’Atchison-Topeka-Santafé. Cette conduite lui a été dictée en partie par l’achat que fit, au printemps de 1901, le banquier américain Morgan, de la société anglaise de navigation Leyland. Le directeur de cette société, M. Ellermann, dans une circulaire adressée à ses actionnaires afin de leur recommander d’accepter pour leurs titres le prix offert par l’acquéreur, insistait sur les difficultés de plus en plus grandes qu’il éprouvait à lutter contre frère Jonathan. La Compagnie hambourgeoise, moins timide, a cherché au contraire à s’assurer du fret d’importation et d’exportation. En même temps elle achetait les sept petits vapeurs d’une entreprise américaine de navigation, l’Atlas, qui desservait Haïti, la Jamaïque, la Colombie, Costarica et Nicaragua. Elle sait d’ailleurs que le service qu’elle va organiser entre San Francisco et Yokohama aura à compter avec une concurrence américaine, dont un simple chiffre fera comprendre la valeur : il se construit en ce moment sur les chantiers californiens des vapeurs de 22 000 tonnes de registre.

La Hamburg-Amerika Linie a réalisé en 1900 un bénéfice net de près de 30 millions de francs, sur un capital de 100 millions ; environ 20 millions ont été affectés à l’amortissement de la valeur de la flotte ainsi qu’à la dotation des fonds de réserve, d’assurance et de renouvellement du matériel.

Toutes les compagnies hambourgeoises maritimes de navigation ont d’ailleurs prospéré en 1900 ; cinq d’entre elles : la Packetfahrt, le Kosmos, l’Australische, l’Ostafrikanische, la Levantelinie, ont donné des dividendes de 2 à 3 pour 100 supérieurs à ceux de 1899 ; seule, la Südamerikanische, à cause d’une concurrence maintenant écartée, n’a pas été en progrès. Le capital des six compagnies était en 1899 de 128 millions de francs et avait donné un revenu de 11 millions, soit 8 et demi environ ; en 1900, le capital était de 153 millions et donnait un revenu de 16 millions, soit 10 1/2 pour 100 environ.

La Deutsch-Australische Dampfschiffs Gesellschaft, dont le capital est de 15 millions de francs, possède 20 vapeurs,