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golfe du Petchili. Postérieurement à l’occupation de Port-Arthur par les Russes et au traité de cession du 28 mars 1898, un arrangement additionnel du 7 mai établit que Port-Arthur serait, à l’exclusion de tout autre port de la péninsule de Liaotong, le terminus du Transmandchourien, et que la Chine n’accorderait à aucune autre puissance que hi Russie des concessions dans les districts traversés par cette ligne. Tous ces chemins de fer seront construits par la Russie, qui doit les exploiter pendant trente ans : les voies ont l’écartement russe de 1m,52 au lieu de 1m,43, écartement des autres chemins chinois d’après le gabarit anglais. La Compagnie russe des chemins de fer de l’Est chinois a commencé en 1897 les travaux de son réseau, qui se relie à celui de Pékin et du golfe de Petchili à Sin-min-ting, près de Moukden. Par une convention russo-anglaise du 28 avril 1899, l’Angleterre a renoncé à demander des concessions au nord de la Grande-Muraille, tandis que la Russie a pris le même engagement pour le bassin du Yang-tse-Kiang, et obtenu la concession éventuelle de la ligne Moukden-Pékin. L’Angleterre, en manière de compensation, obtint les lignes de Canton à Kaolong, reliant la première de ces villes à Hongkong, et l’extension de la ligne de Pékin à Houan-Fou.

Le Grand Central chinois, qui doit mesurer 2 240 kilomètres et mettre Pékin en communication avec Hankéou et Canton, a été concédé moitié à un syndicat franco-belge, moitié à un syndicat anglo-américain. Le tronçon Pékin-Hankéou paraît devoir être une des grandes artères de la Chine : il coupe les vallées du fleuve Jaune et du fleuve Bleu ; plus de 20 millions d’habitans résident dans un rayon de 10 kilomètres de chaque côté de la voie ; Hankéou est un des ports du monde le plus fréquentés et un centre actif d’échange des produits indigènes et étrangers. Un contrat, conclu le 26 juin 1898 entre la Compagnie des chemins de fer chinois, ayant pour directeur général Sheng, et la Société d’études franco-belge, confia à celle-ci la construction de la ligne Pékin-Hankéou et l’émission d’un emprunt dont le produit est destiné à la construction du chemin de fer ; les recettes futures sont affectées au service des obligations, garanties en outre par le gouvernement chinois ; on espère que ces 1 200 kilomètres seront terminés vers 1904. Sur ce Grand Central s’embrancheront : à l’Ouest, la ligne de Tchengting à Tai-Yuen-Fu, concédée à la Banque russo-chinoise, et dont le prolongement est demandé