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autorités provinciales suivaient cet exemple. Les mandarins placés à la tête d’un district maritime avaient donc à fournir deux contributions : une fois celles-ci payées, ils s’attribuaient le reste des rentrées. Ce système ne put survivre au traité de Nankin, qui ouvrit un certain nombre de ports aux Européens : l’article 2 disait que la reine d’Angleterre désignerait des fonctionnaires qui serviraient de trait d’union entre les autorités chinoises et les négocians britanniques et veilleraient à ce que ces derniers acquittassent les droits dus par eux. Mais la conclusion de traités de commerce, en 1844, entre la Chine d’une part, la France et les Etats-Unis de l’autre, obligea la Grande-Bretagne à retirer l’aide qu’elle prêtait au gouvernement chinois pour la perception des taxes. Les inconvéniens de cette absence de contrôle amenèrent, en 1854, un accord entre la Chine et les trois puissances : il fut décidé que le taotai, c’est-à-dire le préfet, nommerait, sur la présentation des consuls, un ou plusieurs étrangers inspecteurs des douanes, avec un état-major moitié étranger et moitié chinois. Le traité de Tientsin (1863) donna tout pouvoir au fonctionnaire supérieur, nommé par le gouvernement chinois pour surveiller le commerce étranger, afin de choisir les sujets britanniques qu’il lui plairait d’avoir comme assistans dans l’administration du revenu des douanes. Lors de la convention de Pékin en 1864, le nouvel organisme, composé de fonctionnaires relevant du gouvernement chinois, servit à assurer le paiement régulier des indemnités promises par la Chine. Au début, il y eut des plaintes, à la fois du côté des négocians, obligés à des paiemens plus exacts, et de celui des mandarins, privés d’une source de bénéfices illicites : mais peu à peu l’excellence du système s’affirma. La progression des revenus comptés en haïkwan taëls a été la suivante ; il convient d’observer que ce n’est que depuis 1893 que le likin de l’opium figure dans le total :


Millions.
1863 8 1/2
1864 7,8
1874 11 1/2
1884 13 1/2
1893 22
1899 26


Le service occupe 1 300 employés, dont 750 étrangers et