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6° La Banque russo-chinoise, société russe organisée par décret du 10 décembre 1895, au capital de 7 500 000 roubles or, avec siège à Saint-Pétersbourg, succursales à Paris, Shanghaï, Hankéou, Newchwang, Port-Arthur, Tientsin et Pékin : elle assure le service financier des chemins de fer sibérien et mandchourien, de la ligne Hankéou-Pékin ; elle a émis une partie de l’emprunt russo-chinois de 1896 ;

7° La Mercantile Bank of India, de Londres, au capital de 1 500 000 livres sterling, soit 37 millions 1/2 de francs, dont un tiers environ est versé ;

8° La Banque de l’Indo-Chine, établissement français au capital de 24 millions de francs, dont un quart versé, qui a son siège à Paris, a ouvert le 1er juillet 1898 une agence à Shanghaï, et dont les billets circulent en Indo-Chine plutôt que dans l’empire chinois.

En dehors de cette dernière et de la Banque impériale de Chine, fondée en 1896 au capital de 5 millions de taëls, la Hongkong and Shanghaï Banking Corporation et la Chartered Bank of Jndia, Australia and China émettent du papier pour les sommes modérées que nous avons indiquées. Mais les banques particulières chinoises créent des billets dont le total atteint parfois le vingtuple du capital social.


II

Les budgets de la Chine n’existent guère au sens moderne du mot, et les chiffres qui en sont publiés s’éloignent à coup sûr de la réalité. Le gouvernement central essaie tous les ans de combler le déficit par des expédiens et des exactions. « Il donne des terres aux soldats, écrivait, il y a un tiers de siècle, M. de Courcy, et leur permet le pillage en temps de guerre pour se décharger du fardeau de leur paye ; il licencie ses troupes régulières en temps de paix et recrute, aux époques de trouble, des bandes indisciplinées, dont la turbulence est un péril pour le repos de l’Etat ; il exige impérieusement des dons volontaires, il fabrique des grades littéraires qui ouvrent la voie des fonctions publiques. Les autorités locales secondent de leur mieux ces funestes efforts. Impuissantes à faire face aux exigences multiples de leur situation avec les ressources normales que leur fournit l’impôt, promptes à saisir toute occasion de remplir leur