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LES
FINANCES CHINOISES

L’heure semble venue d’étudier les finances de la Chine : au début d’un nouveau siècle, alors que les armées de l’Europe campent à Pékin et que l’univers se préoccupe des mouvemens futurs de cette masse de 300 ou 400 millions d’hommes, tous les regards sont tournés vers l’Empire du Milieu ; chacun se demande quelle solution les événemens, les volontés des grandes puissances, l’action de celles qui sont plus directement et plus étroitement intéressées à la question, vont donner au problème jaune. Les points d’interrogation sont nombreux ; ils se succèdent, pressés, les uns aux autres ; diplomates, militaires, marins, financiers, industriels, commerçans, ingénieurs, travaillent à réunir les élémens nécessaires pour approfondir une matière aussi vaste et aussi compliquée. Au milieu de cette immensité de sujets qui s’offrent à nos investigations, nous avons choisi celui qui n’est, certes, pas le plus facile à éclaircir, mais qui est d’une importance capitale. La réorganisation de la Chine, quelque forme qu’elle revête, ne pourra se faire qu’avec un système d’impôt restauré, une base financière solide et des revenus suffisans pour assurer la bonne marche de son administration et le service de ses emprunts : il est donc expédient de chercher à dégager, des données rares et confuses que nous possédons, quelques points précis, à l’aide desquels nous essaierons d’esquisser un plan de réformes et d’asseoir, en vue de l’avenir, un budget chinois. L’Europe, à plusieurs reprises, a prêté des capitaux au Fils du Ciel ; l’Angleterre, la France, l’Allemagne, la