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LA TUBERCULOSE A PARIS
ET
LES SANATORIUMS POPULAIRES

Parmi les nombreuses maladies qui menacent chaque jour la vie humaine, notre pays n’en connaît pas de plus meurtrière que la tuberculose. Aucun sexe, aucun âge n’est à l’abri de ses atteintes, mais c’est à la jeunesse qu’elle réserve le plus volontiers ses coups : à Paris, sur dix enfans qui meurent entre la troisième et la quinzième année quatre au moins doivent leur triste sort à la tuberculose des organes digestifs, des ganglions ou des méninges, et, parmi les jeunes gens de vingt à trente ans, six décès sur dix sont imputables à la phtisie pulmonaire, la forme la plus fréquente et la plus caractéristique de la maladie chez l’adulte. Beaucoup des malheureux qu’elle atteint ne meurent pas tout de suite ; ils traînent pendant des années une existence souffreteuse ; souvent ils ont le temps de donner le jour à des enfans qui garderont la tare originelle, et qui, héritiers d’une funeste prédisposition, grossiront l’armée des faibles, des dégénérés, des candidats à la maladie.

Alors que les autres fléaux naturels reculent peu à peu devant les progrès de la science et de la civilisation, la tuberculose ne cesse d’étendre ses ravages. Chaque année, dans les villes surtout, la statistique enregistre un plus grand nombre de décès