2 mètres de diamètre, très légère, derrière laquelle l’aéronaule est, pour ainsi dire, caché. La mise en marche du moteur s’opère d’ailleurs à l’aide de pédales, comme dans les tricycles à pétrole. À la droite de l’aéronaute, est placée une légère turbine à air, qu’il peut faire tourner à l’aide du moteur lui-même et qui sert à gonfler à volonté le ballonnet intérieur. Devant lui, se trouvent deux réservoirs : l’un d’essence, pour l’alimentation du moteur, l’autre d’huile. Enfin, autour de lui, à portée de sa main, sont fixés des burettes et des outils : pinces, clefs, etc. Un gouvernail, placé à l’arrière, complète l’aérostat.
Évidemment, dans ce dirigeable, le poids mort est très inférieur à celui de la France. Si les résistances dues aux cordelettes qui tiennent lieu de filet, au moteur et aux autres accessoires ont été bien calculées, si l’ensemble forme un bloc rigide et indéformable, Santos-Dumont doit pouvoir compter sur une vitesse propre d’au moins 10 mètres. Mais, en somme, cet aérostat n’a pas encore affronté le plein air, et il serait peut-être téméraire d’affirmer que le jour est proche où on le verra, en une demi-heure au plus, franchir les 4 kilomètres qui séparent Suresnes de la Tour Eiffel, doubler cette tour, et regagner son point de départ. C’est à ces conditions cependant, et à ces conditions seules, qu’il pourra gagner le prix de cent mille francs dû à la générosité de M. H. Deutsch.
Quant à l’aérostat du comte Zeppelin, dont il a été si souvent parlé l’année dernière, il est certain que son inventeur s’est appuyé, pour sa construction, sur le raisonnement suivant : Le travail à développer, dans un dirigeable, croît (ainsi que nous l’avons déjà dit) comme le cube de la vitesse. Or, si l’on augmente le tonnage d’un ballon, la résistance, pour la même vitesse, augmente comme le carré des dimensions : mais la force ascensionnelle croît plus que le cube de ces dimensions, car le poids mort est loin d’augmenter proportionnellement au tonnage ; d’où il résulte que le poids disponible du moteur est augmenté dans des proportions encore plus grandes. Donc, au point de vue de la vitesse, il y a avantage, pour les dirigeables comme pour les bateaux à vapeur, à employer les gros tonnages.
Certes, cette conclusion est théoriquement inattaquable. Mais, dans l’application, il est nécessaire de tenir compte du milieu troublé dans lequel se meuvent les aérostats et de considérer