Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 2.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ses hospices municipaux et cantonaux, marche avec quarante fonctionnaires inscrits. Nous ne parlons pas, bien entendu, des institutions particulières, des bureaux de bienfaisance, orphelinats, ouvroirs, crèches, asiles évangéliques, monts-de-piété. Nous ne parlons pas de l’attache officielle donnée aux médecins, sages-femmes, pharmaciens. Nous ne parlons pas des nombreuses commissions de direction, de surveillance, de contrôle pour l’hygiène, la salubrité, les services sanitaires, les épidémies, l’assistance médicale, et tout cela cependant est inscrit, côté, catalogué ; tout cela travaille par ordre, enregistre, est enregistré, concourt au bien commun et à la défense commune.

Mais voici un gros, très gros bataillon : c’est l’organisation religieuse qui, elle aussi, relève de l’Etat. Aux grandes foules cléricales du moyen âge a succédé, pour le culte catholique, un personnel plus restreint, moins riche, mais encore très considérable. A sa tête, l’évêque de Soissons et Laon qui, plus fidèle que le préfet à la tradition, réside à Soissons. Le diocèse est divisé en deux archidiaconés, cinq archiprêtrés et trente-sept doyennés. Il compte onze cures de première classe, vingt-huit cures de deuxième classe, cinq cent trente-huit succursales, sans parler de quelques vicariats et chapelles annexes : c’est un total de plus de six cents rétribués. Trente-six congrégations et communautés religieuses d’hommes et de femmes comptent dans le département environ deux cent vingt-cinq établissements petits et grands, plutôt petits que grands, pensionnats, écoles, hospices, asiles, lingeries, etc. Le culte protestant n’a que douze pasteurs, et le culte israélite un seul rabbin.

Mais le groupe de l’instruction publique est bien plus imposant encore, quoique le département de l’Aisne ne compte aucun établissement d’enseignement supérieur. L’instruction secondaire occupe, à Laon, un magnifique lycée bâti récemment et couvrant un emplacement unique au sommet de la colline ; à Saint-Quentin, un autre lycée et, à Soissons, un collège, à Château-Thierry, un collège, à la Fère, un collège, à Saint-Quentin, un lycée de jeunes filles et un collège de jeunes filles à Laon, un autres à la Fère. Un personnel d’environ 200 membres prépare aux belles-lettres, aux sciences, toute, la jeunesse bourgeoise ou demi-bourgeoise du pays et lui distribue la manne de la tradition et de l’idéal.

L’instruction primaire compte cinq, inspecteurs