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tant de jeunes citoyens peu vêtus : la tournée de révision.

Le préfet est aidé, dans sa besogne, par le personnel des bureaux de la préfecture : un secrétaire général qui. le remplace au besoin, un chef de cabinet, trois divisions, la section des archives, l’inspection des ennuis assistés, et le tribunal administratif ou conseil de préfecture, en tout soixante-six employés séjournant à Laon et formant le bataillon administratif du département. Ajoutez-y, si vous voulez, tout de suite, les quatre sous-préfets résidant à Saint-Quentin, Vervins, Soissons et Château-Thierry ; le petit personnel de chaque sous-préfecture étant de quatre employés en moyenne, cela donne une vingtaine de fonctionnaires en tout. Avec les huissiers et les garçons de bureau, c’est donc une centaine de fonctionnaires ou de « budgétivores, » comme on dit, qui représentent l’autorité de l’État dans ce département qui s’étend sur 736 727 hectares et qui compte 541 513 habitans.

Ces gens, qui se réunissent, entre dix heures et quatre heures, dans les cellules des anciens moines transformées eu bureaux, s’occupent, à divers degrés et sous diverses rubriques, d’une quantité d’affaires qui, peu à peu, viennent s’accumuler dans les dossiers qu’ils épluchent d’une main si prudente et si lente : enregistrement et publication des lois, recensement, état civil, naturalisation, en un mot tout ce qui concerne le mouvement de la population ; mise en train du système électoral dans les fréquentes occasions où il fonctionne : élection des sénateurs, des députés, des conseils généraux, municipaux, des Chambres de commerce, des Chambres de prud’hommes, etc. ; surveillance de tout le personnel du département qui ne dépend pas directement du préfet, comme percepteurs, contrôleurs, receveurs, instituteurs, débitans patentés, gardes champêtres et gardes particuliers.

Ce sont ces mêmes bureaux qui mettent en mouvement la police départementale, la police municipale et la police rurale ; ils interviennent, sous mille formes diverses, dans les affaires agricoles (haras, remonte de l’armée, comices agricoles, champs d’expérience, école d’agriculture, commerce des engrais, récolte, prix du blé et de la farine, etc.) ; dans les affaires industrielles (travail des enfans, des filles et des femmes dans les établissemens et manufactures ; accidens du travail, statistiques) ; et dans les affaires commerciales (magasins généraux, entrepôts, poids et mesures, etc.). Ils ont l’œil sur l’enseignement, s’occupent des