Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 2.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE PROLOGUE
DU
DIX-HUIT FRUCTIDOR

IV[1]
LA DÉMISSION DE PICHEGRU


I

Les avantages remportés en septembre par les armées françaises, — le passage du Rhin, la prise de Dusseldorf, celle de Mannheim, — n’avaient pas découragé les Autrichiens. Pressés de prendre leur revanche, Clairfayt et Wurmser, chacun de son côté, procédaient, dès les premiers jours d’octobre, à des préparatifs formidables en vue d’une attaque simultanée contre les lignes ennemies.

Jourdan, le Rhin franchi, s’était établi sur le Mein, vers l’embouchure de cette rivière, au long de laquelle s’échelonnait son armée jusqu’à la Nidda. Ses soldats affamaient le pays. Avides de se dédommager sur la rive droite du Rhin des longues et cruelles privations qu’ils avaient subies sur la rive gauche, ils se livraient dans les contrées conquises à d’odieuses exactions qui exaspéraient les habitans et les animaient d’un ardent désir de vengeance contre les vainqueurs dont ils étaient devenus la proie.

  1. Voyez la Revue des 1er janvier, 1er et 15 février.