- Hans Memling, par James Weale, 1 vol. in-18, illustré : Londres. 1901.
Dans ses Vies des plus célèbres peintres des Pays-Bas, publiées à Alkmaar en 1604, Charles van Mander, le Vasari hollandais, citait le nom d’un certain Hans Memling, qui « avait travaillé à Bruges avant l’époque de Pierre Pourbus. » Le renseignement était exact, Memling étant mort en 1494 et Pierre Pourbus n’ayant commencé à peindre que vers 1540 : mais sans doute ce renseignement aura paru insuffisant au continuateur français de van Mander, Jean-Baptiste Descamps, qui, après avoir fort admiré à Bruges les peintures de Memling que possédait — et possède encore — l’hôpital Saint-Jean, a pensé que d’aussi belles peintures méritaient d’avoir une histoire, et s’est empressé de leur en donner une. C’est lui, en effet, qui, en 1753, dans sa Vie des Peintres flamands, a le premier représenté Memling comme un soldat de l’armée de Charles le Téméraire, blessé au siège de Nancy, recueilli à l’hôpital Saint-Jean, et peignant là, par gratitude pour ses bienfaiteurs, la Châsse de Sainte Ursule et le Mariage de Sainte Catherine, sans compter deux ou trois morceaux de moindre importance. D’autres historiens sont venus ensuite qui ont ajouté à cette légende mille détails nouveaux : ils nous ont conté les amours de Memling, ses voyages, sa mort dramatique et touchante dans un monastère espagnol : ils nous ont fait connaître ses vertus, mais surtout ses vices,