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LE PROLOGUE
DU
DIX-HUIT FRUCTIDOR

III[1]
PICHEGRU ET LES ÉMISSAIRES DE CONDÉ

Nous avons laissé Pichegru aux portes de Mannheim. Comme Dusseldorf, cette ville appartenait à l’Electeur de Bavière. Retenu dans la coalition par la crainte, s’il se retirait, d’être pris entre deux ennemis, ce prince voulait éviter à ses sujets les horreurs d’un bombardement. C’est par son ordre que Dusseldorf avait capitulé devant Jourdan, après un semblant de résistance : par son ordre aussi, que Mannheim capitula le 20 septembre devant Pichegru dès la première sommation, sur la promesse que fit celui-ci, conformément aux instructions du Comité de salut public, de la rendre à l’Electeur, aussitôt la paix conclue et dans l’état où il l’aurait trouvée. Il y établit sur-le-champ son quartier général et les services de l’armée. En envoyant au Comité le texte de la capitulation, il disait : « Elle ouvre aux troupes françaises un nouveau passage sur le Rhin sans coûter une goutte

  1. Voyez la Revue des 1er janvier et 1er février.