l’opposition jalouse que leur faisaient les hommes autrefois ayant cessé, si bien qu’ils les aident à s’organiser et invitent leurs déléguées aux conseils et congrès qui, au paravant, leur restaient fermés. Le véritable obstacle, c’est l’instabilité, l’incertitude, qui empêche les jeunes filles d’arriver à une certaine habileté technique ; elles s’attendent toujours à être interrompues par le mariage. Et il ne serait pas désirable, en effet, que les femmes mariées fussent soumises à l’effort soutenu qu’exige l’incorporation dans la trade union ; mais il en est autrement de la femme célibataire ; c’est le remède à son ignorance des affaires, à sa faiblesse en tant qu’individu.
Conclusion : que faut-il pour améliorer la condition des ouvrières ? L’éducation d’abord : éducation morale, qui enseigne l’importance de l’union et la nécessité de certains sacrifices au bien commun ; l’éducation technique, qui augmentera le talent en agrandissant le champ des industries où peuvent se distinguer les femmes ; et enfin l’organisation. Avec le système du travail spécialisé, les travailleurs ne peuvent plus faire de contrats individuels ; les exigences de l’industrie moderne veulent que l’on travaille par groupe, et, dans toutes les questions de salaire, il s’agit du groupe, non pas de l’individu. Intérêts communs, action unir.
Coûte que coûte, on en viendra là en tous pays. Le pacifique petit Danemark est celui où les trade unions fonctionnent le mieux, sans excepter l’Angleterre, leur patrie d’origine. On y compte 16 pour 100 de femmes, plus du double de la proportion qui existe en Angleterre, et la fédération des ouvrières a victorieusement enlevé le salaire égal pour les deux sexes dans un certain nombre d’industries.
Le jour de la discussion des salaires au Congrès, la salle où elle avait lieu fut tellement encombrée par la foule qu’il fallut faire passer une partie de ce trop nombreux public dans une autre salle, où lecture des rapports fut donnée pour la seconde fois.
On insiste sur le travail non rétribué de la ménagère, de l’épouse, de la mère, qui n’a jamais de repos et ne recueille aucun fruit de sa peine. Sans doute il y a des ménages où tout est en commun, où le mari reconnaît la valeur de l’effort de sa femme et son droit à une moitié de la bourse qui est autant à elle qu’à