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LA PLÉIADE FRANÇAISE

TROISIÈME PARTIE[1]


JOACHIM DU BELLAY (1525-1560)

Ce n’est pas tout que de donner des conseils ou des leçons, mais il est bon d’y joindre des exemples ; « on connaît l’arbre à ses fruits ; » et, dans l’histoire de la littérature ou de l’art, ce sont les œuvres qui jugent finalement les doctrines. C’est ce qu’avait bien compris le principal auteur de la Défense, Joachim du Bellay ; et c’est pourquoi la publication de son manifeste avait été presque aussitôt suivie, dans la même année 1549, de celle de son Olive, en cinquante sonnets, et de ses premières Odes. Encouragé par le succès, le poète avait redoublé. Un second recueil avait paru, sous le titre de : Recueil de poésie, présenté à très illustre Princesse Madame Marguerite, sœur unique du Roy, suivi lui-même, en 1550, d’une seconde édition de l’Olive, — portée de cinquante sonnets à cent quinze, — et, deux ans plus tard, d’un troisième recueil : Le Quatrième livre de l’Enéide, traduit en vers français… et autres œuvres de l’invention du translateur. Mais, celui-ci se terminait déjà par un Adieu aux Muses :


Adieu, ma Lyre, adieu les sons
De tes inutiles chansons,
……………………………
J’ai trop à ces jeux asservie
La meilleure part de ma vie.

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1900 et du 1er janvier.