Banque, pour règlement de sus avances pendant la guerre ; en capital nominal, 8 milliards 775 millions, dont 6 920 millions en rentes consolidées et 1 855 millions en capitaux remboursables. Ces divers emprunts correspondirent, pour le service de leurs arrérages, intérêts, amortissement, à une somme totale annuelle de plus de 574 millions ; ajoutez environ 20 millions d’annuités aux villes, départemens, pour remboursement d’une partie des contributions de guerre ou pour dommages, et 57 millions pour le service des emprunts de 1870, c’est un ensemble de 651 millions, qu’il fallut inscrire aux budgets de 1873, ou de 1874, quand cette terrible liquidation fut achevée, grâce, ce n’est que justice de le rappeler, à l’habileté, à la sagesse de M. Thiers.
On observerait très inexactement le phénomène à déterminer si l’on prenait comme point de départ de l’administration financière de la troisième République le budget de 1870, ou même de 1871. Sans doute il faut compter les dépenses de ces années, au point de vue de la chronologie politique, parmi celles de la période républicaine ouverte le 4 septembre 1870 ; il en est différemment au point de vue d’un compte moral, seul exact en réalité. Ce n’est pas la République qui déclara la guerre à l’Allemagne. Ce n’est pas, il est vrai, le second Empire qui peut être chargé officiellement, dans la comptabilité générale de nos finances, du résultat des exercices 1870 et 1871 ; mais il en est à coup sûr plus responsable, philosophiquement, que la République. Les budgets des années 1872 et 1873 sont eux-mêmes trop étroitement liés aux catastrophes des deux années précédentes pour être mis au compte de l’administration nouvelle. Il faut arriver au budget de 1874 pour prendre un point de départ exact. Cette année, en effet, le territoire était libéré ; les conséquences financières de l’invasion étaient pleinement établies et inscrites dans les différens chapitres du budget qui pouvaient en être affectés. La fatalité du passé n’imposait plus de charge nouvelle. Alors seulement commença la responsabilité du régime héritier de si lourds désastres.
On ne doit pas moins enregistrer les chiffres des exercices 1870