Page:Revue des Deux Mondes - 1900 - tome 162.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Millions
Dette publique. 525
Amortissement 64
Dotations 51
Frais de régie, remboursemens, etc 350
Guerre et marine (colonies) 641
Autres dépenses 512

La dette publique, notamment, représentait en capital, pour la dette consolidée, 11 milliards 423 millions, exigeant 361 millions et demi d’arrérages en rentes 3 pour 100, sauf 36 millions d’arrérages pour la rente 4 et demi, et 434 211 francs pour la rente 4 pour 100. La dette viagère exigeait 85 millions et demi ; la dette remboursable 77 millions et demi, dont les principaux élémens étaient une annuité de 32 millions aux compagnies de chemins de fer, et 26 millions et demi pour les intérêts de la dette flottante. Aux dotations, le Sénat figurait pour 6 millions et demi ; la Chambre, pour autant ; la Légion d’honneur pour 11 millions et demi. Parmi les 512 millions d’Autres dépenses, le ministère de l’Intérieur figurait pour 255 millions, mais il ne faut pas oublier que, sur ce total, les « dépenses départementales ou sur ressources spéciales » absorbaient plus de 180 millions, de sorte qu’il ne restait réellement à l’Intérieur pour les dépenses de l’Etat que 75 millions, dont 13 concernaient les télégraphes alors séparés des postes. Dans les 512 millions des Autres dépenses, on doit ainsi ne retenir que 332 millions pour l’Etat.

Tel serait le résumé de l’augmentation des dépenses par le second Empire s’il s’était arrêté en 1869. La guerre de 1870-1871 a profondément bouleversé cette situation financière, soit par les emprunts qu’elle a nécessités, soit par les pertes qu’elle a entraînées. L’Empire, à peine la guerre commencée, dut emprunter 750 millions en rente 3 pour 100 (loi du 12 août 1870) ; le gouvernement de la Défense nationale dut emprunter à son tour, par décret du 25 octobre, 250 millions en Angleterre (emprunt Morgan, remboursable par annuités) ; M. Thiers, pour payer la rançon du traité de Francfort et « libérer le territoire, » dut ensuite emprunter : en rentes perpétuelles 5 pour 100, un capital nominal de 6 920 millions, qui ne fut réellement reçu que jusqu’à concurrence de 5 792 millions, n’ayant pu être contracté qu’aux taux de 82 fr. 50 et de 84 fr. 50 ; sous d’autres formes, 325 millions à la Compagnie des Chemins de fer de l’Est, et 1 530 millions à la