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II

Après avoir montré ce qu’est aujourd’hui la production houillère et essayé d’esquisser la marche qu’elle suivra dans l’avenir, nous devons fixer notre attention sur celle du fer et de l’acier, dont le traitement forme un des emplois essentiels de la houille. Une partie de celle-ci est en effet brûlée pour fondre les minerais de fer extraits de la terre, les transformer en fonte, et convertir ensuite en acier les quantités de fonte qui ne sont pas consommées en nature, à l’aide de divers procédés découverts et appliqués au cours du XIXe siècle. Cette production sidérurgique a atteint en 1899 des totaux qui n’avaient jamais été connus jusque-là : bien que les manufacturiers n’aient pas été toujours à même d’obtenir la totalité du charbon et du minerai dont ils avaient besoin, tant la demande en avait soudainement augmenté, ils ont réussi à porter leur production à un total de plus de 40 millions de tonnes métriques de fer et de plus de 27 millions de tonnes métriques d’acier, qui se répartissent ainsi :


Millions de tonnes[1]
Fonte Acier
Allemagne 8 6, 2
Autriche-Hongrie 1, 3 0, 8
Belgique 1 0, 8
Canada 0, 1 0, 1
Espagne 0, 3 0, 1
États-Unis 13, 8 10, 7
France 2, 6 1, 5
Grande-Bretagne 9, 4 5
Italie 0, 01 0, 06
Russie 2, 6 1, 4
Suède 0, 5 0, 3
Autres pays 0, 6 0, 4
40, 21 27, 36

La marche suivie depuis un quart de siècle par la production de la fonte est des plus instructives : celle des Etats-Unis, dont nous avons déjà l’an dernier signalé le merveilleux développement[2], a continué, en 1899, à croître dans une proportion supérieure à celle d’aucun autre pays : elle a dépassé 13 millions

  1. Nous rappelons que l’acier est une transformation de la fonte et que les chiffres des deux productions ne doivent donc pas s’additionner.
  2. Voyez la Revue du 1er août 1899.