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rimentale offre un vaste champ aux investigations, La chimie céleste est encore à ses débuts ; quels horizons ne nous ouvre pas l’analyse spectrale des étoiles et des nébuleuses ! M. Janssen en a montré lui-même les perspectives infinies dans sa belle lecture sur l’Âge des Étoiles, qu’on a entendue, en 1887, dans la séance publique des cinq Académies. Les étoiles blanches sont dans la fleur de leur jeunesse, les jaunes, et surtout les rouges, sont sur leur déclin ; elles se refroidissent et s’encroûtent, et leurs spectres ont des rides. Le Soleil, — notre soleil, — a dépassé l’âge de la plus grande activité : c’est une étoile sur le retour. Ces indications nous parviennent des profondeurs de l’univers, sur les ailes de la lumière, qui se laisse interroger par le spectroscope. Rien n’empêche de supposer qu’un jour on découvrira encore d’autres moyens d’exploration, peut-être même de plus puissans. N’avons-nous pas vu le téléphone et la télégraphie sans fil surgir avant qu’on ait eu le temps d’achever toutes les lignes des télégraphes ordinaires ? Nous sommes vraiment talonnés par le progrès ! En attendant l’avènement de nouvelles méthodes, l’astronomie expérimentale pourra se contenter encore longtemps de celles qui sont à sa disposition, car l’analyse spectrale, la photométrie, la photographie céleste, n’ont pas dit leur dernier mot ; pas plus, d’ailleurs, que l’art subtil des opticiens.


R. Radau.