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étoiles variables dans certains amas, à la constitution en spirale de la nébuleuse planétaire d’Andromède, etc.

Deux petites coupoles, de 7m,50 de diamètre, abritent l’une la lunette équatoriale, l’autre un télescope de 1 mètre d’ouverture et de 3 mètres de distance focale, qui est le second grand instrument de Meudon, et qui a été encore exécuté par MM. Henry et par M. Gautier. Il est précieux par son énorme pouvoir lumineux. M. Janssen avait été amené à le commander par le succès que lui avait valu, en 1871, l’emploi d’un instrument analogue, de moindres dimensions (0m,40 d’ouverture et 1m,60 de longueur focale), avec lequel il avait pu reconnaître l’existence de l’atmosphère coronale. La lunette de photographie solaire, de 0m,135 d’ouverture, a été construite par Prazmowski. L’observatoire possède encore une lunette photographique de 0m,10, de Steinheil ; un équatorial de 8 pouces (0m,21) placé dans une coupole de 5 mètres de diamètre ; un sidérostat polaire ; un cercle méridien portatif ; des instrumens magnétiques et météorologiques, etc.

Il faut enfin parler des grands laboratoires pour l’étude spectrale des gaz et des vapeurs de notre atmosphère. La disposition des bâtimens s’est heureusement prêtée à l’installation des tubes d’une longueur considérable qu’exigeait l’analyse des spectres d’absorption des gaz et des vapeurs. M. Janssen a un laboratoire de 100 mètres de longueur et qui peut, au besoin, être porté à 140 mètres. Les boxes en chêne des anciennes écuries du château ont formé de précieux soutiens, bien espacés, pour des tubes de 60 mètres de longueur qui servent à recevoir les gaz comprimés. Ces tubes, qui ont de 5 à 6 centimètres de diamètre, sont construits en acier doublé de cuivre rouge, et assemblés par bouts de 6 mètres ; ils résistent à des pressions de 200 atmosphères ; ils sont fermés aux deux extrémités par des disques de verre. D’autres tubes d’acier, plus courts, peuvent supporter des pressions de plusieurs milliers d’atmosphères. Les gaz sont comprimés à l’aide de pompes et introduits par des robinets. Comme sources de lumière, on emploie la lumière Drummond ou la lumière électrique. C’est dans ce laboratoire qu’on a pu, notamment, étudier les spectres de l’oxygène et découvrir la loi curieuse qui régit l’apparition des bandes dans ce gaz. Mais c’est principalement sur la photographie solaire que se sont concentrés, dans ces dernières années, les efforts du savant directeur de l’observatoire de Meudon.