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favorables présentés à la Chambre et au Sénat, les crédits demandés pour la restauration du château et les achats d’instrumens furent enfin accordés : ils s’élevaient à un peu plus d’un million (1 035 000 francs), et ils devaient être répartis par portions égales sur les exercices 1879, 1880 et 1881. C’est donc de l’année 1878 que date la fondation de l’observatoire de Meudon, ou, pour lui donner son titre officiel, de l’Observatoire d’astronomie physique de Paris, sis parc de Meudon (Seine-et-Oise). C’est ainsi qu’il est désigné dans les Annales dont M. Janssen a pu commencer la publication en 1896.

C’est dans le tome Ier, le seul qui ait paru jusqu’ici, qu’on trouve la description des bâtimens et des instrumens, accompagnée de photographies. Pendant vingt ans, M. Janssen, malgré l’insuffisance des crédits accordés, s’est attaché à faire de son observatoire un établissement de premier ordre, à la hauteur des exigences de la science moderne. La grande coupole qui abrite l’instrument principal, l’équatorial à lunette double, a été construite, dans les meilleures conditions, par la Société des anciens Établissemens Cail ; elle a 18 mètres de diamètre intérieur. Cette coupole est assise sur le mur circulaire neuf qui relie les deux façades conservées. Ces façades, surmontées de leurs frontons sculptés, qui sont des reliques de l’art du xviie siècle, encadrent d’une manière heureuse tout l’édifice. La coupole est mise en mouvement par l’électricité.

La lunette du grand équatorial est double, comme on vient de le dire ; elle comprend une lunette astronomique ou lunette oculaire, et une lunette photographique, reliées ensemble, et ayant la même longueur focale (16 mètres) ; mais les objectifs ont des ouvertures différentes, celui de la première lunette a un diamètre de 0m,83, tandis que celui de la lunette photographique n’a que 0m,62. La partie optique de ce bel instrument, qui est actuellement le plus puissant, comme instrument à deux fins, est due à MM. Henry frères, et la partie mécanique à M. Gautier. Entre les mains de M. Perrotin, directeur de l’observatoire de Nice, qui avait été temporairement attaché à l’observatoire de Meudon, la lunette oculaire a permis de découvrir de curieux détails touchant la structure de la surface de la planète Mars. La lunette photographique, entre les mains de M. Deslandres, a permis la constatation de faits très importans relatifs à la structure de la partie centrale de la nébuleuse d’Orion, à la question du nombre des