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président et qu’en temps normal ses fonctions sont limitées à la présidence du Sénat, elle est souvent l’occasion des mêmes contestations.

La proclamation des élus une fois faite, il reste à assurer le fonctionnement régulier du parti par la nomination des membres du Comité national, chargé pendant quatre ans, comme nous l’avons dit, de veiller à tous les détails de son organisation. Le Comité national renaît ainsi de ses cendres à chaque Convention et sa résurrection périodique est un gage de la permanence et de la continuité des vues qu’il représente.

Le rôle de la Convention nationale est terminé. La plate-forme qu’elle a votée doit maintenant recevoir la sanction du candidat sur lequel se sont portés ses suffrages et à qui elle sera présentée dans un délai plus ou moins long par une délégation spéciale. Il semble que ce soit là une simple formalité, l’élu du parti ayant dû être consulté sur la rédaction qu’il aura à contresigner. Cette ratification a néanmoins sa raison d’être, car les candidats présidentiels ne font pas nécessairement partie des Conventions qui les nomment et n’en suivent souvent les débats qu’à distance. En 1896 M. Mac-Kinley, par exemple, se trouvait dans l’État d’Ohio au moment où son nom était acclamé dans le Missouri et quoiqu’il eût adhéré aux principes du monométallisme, ses vues sur la matière étaient encore incomplètement connues.

La présentation de la plate-forme fournit d’ailleurs au principal intéressé, qui a déjà pu se faire une idée de l’accueil qu’a reçu dans le pays le manifeste politique dont il va endosser la responsabilité, l’occasion d’insister, dans un discours de circonstance, sur les points de ce programme qui peuvent lui rallier le plus de suffrages, ou d’atténuer au contraire les déclarations qui pourraient lui aliéner certaines classes d’électeurs. C’est ainsi qu’en ratifiant cette année à Indianapolis les résolutions votées quelques semaines auparavant à Kansas-City, M. Bryan s’est efforcé d’en accentuer le caractère anti-impérialiste, en gardant sur la question monétaire un silence significatif.

En esquissant la physionomie des Conventions nationales nous n’avons mentionné que les deux grandes assemblées où se décide d’ordinaire le sort des candidats présidentiels. Il est bon d’ajouter que le nombre n’en est pas forcément limité à deux. Au cours de la campagne électorale de 1896 une troisième Convention convoquée par les populistes s’est tenue à Saint-Louis peu de temps