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LES MANŒUVRES
DE
L’ARMÉE NAVALE

JOURNAL DE BORD


Toulon, 20 juin 1900.

Un ordre du ministère m’embarque en corvée sur le Fontenoy, — beau nom pour un vaisseau de France, — qui fait partie de la division des gardes-côtes dans l’escadre de la Méditerranée.

J’assisterai aux manœuvres, à la revue navale, à la réception du Tsar, s’il se décide, à celle du prince H..., si nous nous décidons.

Je vais noter ce que je verrai, mes impressions, mes réflexions, celles de mes camarades, de nos hommes, du public même, quand celles-ci me parviendront. Après tout, puisqu’il faut, — le règlement l’exige, — tenir un journal de bord particulier, pourquoi ne pas essayer de le rendre intéressant pour tout le monde ? La Marine n’y perdra pas, si je réussis.

Elargissons donc le cadre un peu étriqué de l’imprimé officiel que nous faisons si souvent remplir par notre fourrier et que l’Inspecteur général, qui sait à quoi s’en tenir, feuillette d’un doigt hâtif, vers la fin d’août, sur le tapis vert du commandant.