erreur. Il suffit pour le sonder et pour en déterminer les lois d’aller du Petit au Grand Palais.
Visitons-les donc, et aussi cette Rétrospective de l’Horlogerie, qui est au premier étage des Invalides. Nous y verrons les débuts de cet art décoratif. Traversons le Musée centennal du Mobilier et de la Décoration, au rez-de-chaussée des Invalides, et nous en verrons les dernières manifestations. Entrons enfin dans les appartemens du grand Frédéric, au Pavillon allemand, et regardons les Saturnes, les Parques, les Grâces, les Apollons, les Amours, tous ces dieux et toutes ces déesses, dont on fit, en divers temps, les emblèmes de l’Imperator Rerum. Peut-être que nous ne saurons pas mieux l’heure, mais nous connaîtrons mieux l’art de notre pays : — l’art qui marque mieux que les horloges les grandes heures de l’humanité. — Sur ces cadrans, nous lirons ce que le sentiment décoratif des maîtres fit pour sauver de la laideur la machine inventée par la science, pour en dissimuler la géométrie, pour en adoucir la voix, et pour en varier les aspects par la présence des « Dieux de l’Heure. »
Longtemps on les ignora. À l’apparition d’une merveille de la science, comme était l’horloge au XIIe siècle, le sentiment qui domine, ce n’est pas celui qu’il faut l’embellir, mais celui qu’il faut en profiter. Ainsi, de nos jours, personne ne songe à décorer un phonographe. On songe à tirer de la découverte nouvelle tous les services dont elle est capable. Emerveillé par son ingéniosité, on ne lui demande pas de beauté. Ce qu’il fallait aux contemporains du moine Gerbert, ou à ceux de Jehan des Orloges, ce n’était pas de belles figures, qui adoucissent la voix grave des heures, mais des perfectionnemens mécaniques qui permissent d’entendre mieux cette voix et d’en mieux calculer les retours : jacquemarts, automates, carillons sphères, planètes avec leurs cercles, épicycles, cadrans secondaires marquant les jours de la semaine, les quantièmes du mois, les signes du zodiaque, les phases de la lune, le lever et le coucher du soleil ; et puis, par là-dessus, des coqs chantant, des anges trompettant, des cerfs courant et tapant l’heure avec leurs pieds, des « piquantins » la tapant avec leurs lances, des pèlerins offrant des pommes d’or à des monstres, des cavaliers se battant en duel et se donnant autant de coups qu’il