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nombreux de la part de Wüllner, de Tammann, de Bremer, et plus récemment de M. Dieterici. Ce dernier observateur l’a ingénieusement modifié et l’a fait servir à déterminer avec précision la différence entre les tensions de l’eau pure et de la solution aqueuse, à la température de la glace fondante, facile à maintenir invariable.

En dehors de ces deux groupes de procédés, il en a été employé quelques autres : M. Charpy s’est servi de l’hygromètre à condensation ; Ostwald, Tammann et Walker ont appliqué la méthode des pesées, c’est-à-dire de l’hygromètre chimique.

L’étude critique et comparative de tous ces procédés tourne, en définitive, à l’avantage de la méthode ébullioscopique, si l’on a en vue la commodité des opérations, et de la méthode statique si l’on a en vue la précision. Mais dans aucun cas la sensibilité n’est suffisante pour l’étude des dissolutions étendues. La méthode tonométrique ne convient donc, en définitive, qu’aux dissolutions concentrées, et elle se montre, quant à la sensibilité, inférieure aux méthodes cryoscopiques ou électriques.


IV

Les résultats numériques des mesures varient d’une façon apparente avec les conditions de l’expérience, c’est-à-dire avec la nature des corps, dissous et dissolvant, avec la concentration de la solution, avec la température où a lieu l’émission des vapeurs. L’influence de chacune de ces conditions a été examinée à part. La première qui ait attiré l’attention est celle de la température. Elle s’exprime par la loi de Babo.

Cette loi des températures, ou loi de Babo— ainsi nommée en l’honneur du physicien allemand qui la fit connaître, vers 1847, considérée pendant assez longtemps comme l’expression rigoureuse de la vérité, n’en est en définitive, si nous en croyons M. Raoult, qu’une approximation assez imparfaite.

Nous avons dit que Gay-Lussac, opérant sur une solution de sel commun de densité 1096, lui avait trouvé, à 100° une tension de vapeur égale aux 9/10 de celle de l’eau pure. Mais on a dû se demander tout aussitôt si, en comparant les deux liquides, solution et eau pure, à une autre température, le résultat serait identique. Un physicien, Prinsep, déclara qu’il l’était, en effet : c’est-à-dire qu’à toute température comme à 100°, la tension de vapeur de la solution de Gay-Lussac restait égale aux 9/10 de la tension de l’eau pure. La dépression produite par le sel