réunis sous ce titre : Les Saints. C’est un fragment du dernier ouvrage qui ait préoccupé Stein ; il rêvait d’écrire une Vie des Saints, non point, on le comprend, dans une intention apologétique, mais parce qu’aucun problème ne le passionnait plus que celui de la sainteté. N’était-ce pas, d’ailleurs, à cette classe de héros que la nature semblait l’avait prédestiné lui-même ? Il s’entoura de toutes les indications possibles ; quelques mois avant sa mort, il écrivait que son âme était tout entière à cette œuvre nouvelle. Mais, soit qu’il ait renoncé à son projet, ou que le temps lui ait manqué de le réaliser, toujours est-il qu’on n’a trouvé dans ses papiers, autant que je sache, que trois dialogues : Les deux anachorètes (saint Paul Ermite et saint Antoine), Sainte Élisabeth, Tauler et le Vaudois. La Sainte Élisabeth est un morceau très développé, en trois parties, répondant à peu près aux cinq actes d’un drame ; il suffit de le lire pour se convaincre que l’auteur eût fini par écrire pour la scène, et eût pu y porter des œuvres aussi fortes que belles.
Mais je ne saurais songer à poursuivre ici l’analyse des écrits
de Stein. Je n’ai voulu que signaler leur auteur au public
français ; et je croirai avoir assez fait si, en indiquant dans cette
esquisse rapide la noble et attachante physionomie morale du
jeune poète philosophe, j’ai pu inspirer à quelqu’un de mes
lecteurs le désir de l’approcher de plus près, et d’entrer plus à fond
dans l’examen de son œuvre.