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groupe tous les efforts de sa fabrication. Elle s’applique à la production de la fuchsine, des violets d’aniline qui teignent la laine sans préparation et le coton à la condition qu’il soit mordancé par le tannin, des verts sulfonés, et enfin des bleus. La Société badoise exploite aussi très largement cette catégorie de produits infiniment variés, la fuchsine, la rosaniline, les rouge violet, bleu d’aniline, bleu nicholson, vert Victoria, vert malachite, l’acide rosolique, la fluorescéine, les éosines, le rose bengale, etc. La Société de Berlin, de son côté, a exposé, à Chicago, en dehors des produits connus, des colorans plus nouveaux, un vert guinée et un violet bleu.


Il y a, comme on le voit, dans cette industrie des matières colorantes un champ infini ouvert aux recherches et aux perfectionnemens. Les progrès étonnans qu’elle a accomplis, les procédés par lesquels elle se soutient sont incompatibles avec l’empirisme et la routine qui règnent dans d’autres industries. Il lui faut avec une organisation puissante au point de vue économique, une forte organisation également au point de vue scientifique. A l’initiative et à la prudence commerciales, elle doit allier l’initiative et l’esprit d’invention scientifique. C’est là sans doute que se trouve la véritable raison de la suprématie, de l’Allemagne dans cette branche des arts industriels. Elle a su faire collaborer ses forces scientifiques avec ses forces industrielles.

C’est là un exemple à suivre.


A. DASTRE.