pour ne pas employer l’expression trop particulière de nerf moteur.
Cette transmission à travers le centre médullaire a pris un certain temps. Il y a eu, en ce point, un ralentissement dans la circulation de l’influx nerveux. Il a subi un retard très appréciable, que les physiologistes ont souvent l’occasion de mesurer et pour lequel Donders et Rosenthal, il y a quelques années, avaient proposé le nom de temps de réflexion. L’agent nerveux, au sortir du centre, chemine le long du nerf efférent comme il avait cheminé le long de la voie afférente et avec une vitesse à peu près égale.
Il faut remarquer que l’agent nerveux semble n’avoir subi dans ce trajet que des changemens insignifians ; il a été quelque peu retardé au passage de la moelle, il a plus ou moins gagné ou perdu en intensité. Il semble donc bien que ce soit toujours le même voyageur reconnaissable à ses traits caractéristiques pendant les diverses étapes de la route. Son rôle est évident. Il apporte au muscle un message, un signal d’action, parti de l’organe sensoriel. Ce résultat acquis, l’acte élémentaire est achevé.
Les phénomènes qui s’accomplissent dans les centres comporteraient de longues explications, si nous nous proposions de faire un exposé méthodique de la question. Mais ce n’est pas notre but ; nous ne donnons une esquisse du fonctionnement général réflexe que pour avoir l’occasion de rattacher, en leur lieu et place, les résultats des travaux récens. Or, en ce qui concerne les centres proprement dits, les faits acquis sont antérieurs aux dix dernières années. Leur exposé ne remplirait donc point le but que nous nous proposons. Nous parlons ici des faits physiologiques. Au point de vue anatomique, il en est tout autrement. Nous avons à nous occuper maintenant des progrès réalisés dans cette direction en tant qu’ils se rattachent à l’axe réflexe élémentaire.
On a admis de tout temps que nos connaissances dans le domaine des sciences naturelles devaient être fondées sur l’anatomie. Cette condition, qui n’a pas d’analogue dans les sciences physiques, tient à la fois à l’idée exacte que la structure joue un rôle considérable dans les phénomènes de l’être vivant et à l’idée