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des archives angevines, qu’en 1338, le roi Robert fit exécuter pour la chapelle royale du palais de Castel-Nuovo deux bras reliquaires destinés à recevoir des ossemens de saint Louis de Toulouse et de l’Evangéliste saint Luc. Le document mentionne expressément les quatre colonnettes d’argent et le cylindre de cristal que l’on peut voir au Louvre, et en même temps, pour l’autre reliquaire, ce détail probablement unique : la main qui tient une plume, manu cum pluma. Quel a été l’acheteur du reliquaire de saint Luc ? Il y aurait intérêt à le connaître, car la pièce qu’il possède prend à ce simple rapprochement de texte une haute valeur historique. Au moins le Louvre garde-t-il, avec un souvenir précieux d’un saint français trop peu connu en France, un ouvrage d’orfèvrerie qui a été commandé par le roi Robert le Magnifique. Le reliquaire du prince angevin mérite ainsi doublement la place qui lui a été attribuée parmi les objets royaux.

Les représentations des deux saints de la maison d’Anjou furent multipliées à Naples, pendant tout le règne de Robert, par les orfèvres, les peintres et les sculpteurs. Marie de Hongrie, veuve de Charles II, quand elle finit dévotement sa vie au milieu des clarisses de Santa-Maria Donna Regina, légua à la communauté une statuette en or du roi saint-Louis. Une autre statuette en or, celle-ci représentant saint Louis de Toulouse, vêtu pontificalement, avec la mitre et la crosse, reparaît dans plusieurs inventaires du trésor royal. Les deux objets d’art sont depuis longtemps convertis en lingots. Nous ne savons rien de précis sur la chapelle Saint-Louis de la cathédrale de Naples. Les peintures dont elle était couverte avaient-elles trait à la vie de saint Louis de Toulouse, comme l’indique, au XVIe siècle, le Napolitain d’Engenio, ou à la vie du roi saint Louis, comme l’affirme Dom Mabillon, qui visita Naples en 1685 ? La chapelle, transformée en sacristie, ne conserve plus rien de sa décoration ni de son architecture anciennes, et l’on n’a aucun droit de choisir entre les deux témoignages. Mais il existe encore dans les églises de Naples des œuvres de peinture et de sculpture consacrées à la gloire des deux saints Louis. L’une au moins est signée d’un nom célèbre, celui de Simone Martini, le même qui a décoré la chapelle Saint-Martin dans la basilique d’Assise.

Le tableau du peintre siennois, dans son cadre ancien couvert de fleurs de lys en relief, est placé au fond d’une chapelle obscure dans l’église San-Lorenzo. Il faut un effort pour y évoquer les