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intéressans situés sur la rive Sud de la baie de Châteaulin : le premier un peu en saillie vis-à-vis de l’anse de Lamberlach, les deux autres dans deux petites baies circulaires portant le même nom qu’eux et abritées l’une par la pointe qu’on appelle l’île Longue et qui s’avance dans la rade comme un éperon, l’autre par les hautes falaises de la presqu’île de Quélern, terminée par la pointe des Espagnols qui commande le goulet de Brest. Tous les trois sont munis de cales à débarcadères, en général facilement accostables et accessibles aux embarcations à toutes heures de marée. Les établissemens de toute nature appartenant à la marine militaire dans les îles voisines qui forment le petit archipel de Treberon, l’entretien des forts nombreux qui jalonnent la côte, l’exportation de quelques produits agricoles et d’engrais marins et surtout le voisinage de Brest et le va-et-vient incessant qui en résulte pour l’approvisionnement de la flotte et les usages continuels de la vie de la grande ville dont l’activité est quelquefois fiévreuse, donnent à ces deux ports un mouvement de près de 10 000 tonnes.

A l’extrémité de la rade, le port de Camaret situé dans une petite anse directement ouverte sur le large est surtout apprécié comme refuge pour les bateaux de toute provenance et de tout tonnage que les courans empêchent momentanément de franchir le goulet de Brest ou qui sont surpris par un coup de mer. Un grand nombre y stationnent alors pendant plusieurs jours dans l’attente d’une embellie qui leur permette de reprendre leur route. Le port de Camaret est d’ailleurs assez bien abrité par une jetée naturelle de 600 mètres, qu’on appelle le Sillon, qui est consolidée par un mur de défense et terminée par une batterie demi-circulaire d’un relief assez pittoresque. Indépendamment de son petit mouvement commercial, — 4 000 tonnes environ, — il est précieux comme station de pilotage et de sauvetage, et est aussi très fréquenté par les bateaux sardiniers.

Le Conquet enfin est le dernier port avancé de la rade foraine de Brest. Il commande le terrible chenal du Four qui sépare le massif continental de l’archipel d’Ouessant, route très fréquentée et souvent obligatoire pour les navires venant du Nord qui se rendent à Brest et redoutent de doubler l’île extrême et la chaussée des Pierres-Noires. Cette situation semblait désigner le Conquet pour l’établissement d’un grand port de refuge. On s’est contenté d’y installer un petit abri qui ne peut rendre de réels services