Manche, le grand canal de Nantes à Brest enfin, d’un caractère plus stratégique que commercial sans doute, mais qui donne toujours une certaine activité. Redon communique donc très facilement avec toutes les villes de la Bretagne, Rennes, Nantes, Brest, Lorient, Dinan, Saint-Malo. Cette situation lui conserve une réelle importance, et son mouvement commercial atteint souvent 50 000 tonneaux.
Après l’embouchure de la Vilaine, la côte, toujours rocheuse, court exactement vers l’Est, sur près de 50 kilomètres, jusqu’à la presqu’île de Quiberon. Au pied de la falaise, des entassemens de blocs écroulés, des bancs sous-marins, des récifs sans nombre ; au large, un chapelet d’îles, très régulièrement alignées, le Plateau du Four, l’île de Hoëdic, l’île aux Chevaux, l’île de Houat, l’archipel de Béniguet, toutes entourées d’un véritable cortège de petits îlots que l’on peut compter par centaines, les uns toujours émergés, les autres presque à fleur d’eau. L’ensemble de toutes ces îles et de tous ces récifs constitue une sorte de ceinture continue qui va se souder à la pointe extrême de Quiberon. Cette bande de rochers apparens ou cachés, est l’ancienne côte bretonne dont il ne reste plus que ces débris. L’Océan a presque tout emporté, et ses vagues viennent battre aujourd’hui contre la presqu’île de Ruys et la pointe de Saint-Gildas, qui la séparent de ce grand lac marin qu’on appelle « la petite mer, » « le Morbihan » et qui, lui aussi, comme on va le voir bientôt, est de formation toute moderne.
Deux petits ports seulement au milieu des rochers de la presqu’île de Ruys : Billiers et Penerf, tous deux presque à l’état de nature, mais présentant un bon abri et un bon mouillage, le premier à côté de l’embouchure de la Vilaine, dans le petit golfe de la rivière de Saint-Eloi, le second dans un petit fiord qui porte son nom. Pas ou presque pas de mouvement commercial. Quelques relâches seulement et un assez grand nombre de barques de pêche qui viennent y faire la drague des huîtres et les transportent ensuite, un peu partout, sur la côte voisine et surtout dans l’intérieur du Morbihan.
Presque en face, l’île de Hoëdic possède un petit havre assez rudimentaire qu’on appelle le port de la Croix, et qui sert aussi de refuge à toutes les chaloupes du minuscule archipel dont elle fait partie.
Belle-Isle-en-Mer, l’ancienne Vindilis de l’Itinéraire maritime,