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Et enfin, des sous-marins offensifs, ayant un rayon d’action suffisant pour atteindre les côtes de notre rivale ; quelques-uns de ces petits navires pour défendre nos côtes (elles n’en ont pas un besoin pressant, étant très bien protégées par ailleurs) ;

Des transports analogues à ceux qui avaient été si sagement construits, il y a une vingtaine d’années, qu’on n’a pas suffisamment utilisés et qui ont rendu de si grands services pour le ravitaillement, en hommes et en matériel, de nos possessions de l’Extrême-Orient ; ces navires semblaient faits pour permettre à la France d’agir sur tous les points du monde, à Madagascar comme au Dahomey, on Égypte ou en Europe.

Aux colonies, un petit nombre d’anciens cuirassés et de croiseurs et torpilleurs, pour y bien finir leur existence militaire.

Quant aux chiffres à adopter pour les nombres des unités diverses que nous venons d’énumérer, nous ne pouvons qu’en indiquer les bases ; — nous savons qu’il faut compter. Soldat, chef, directeur, ayant administré de très près, pour pouvoir commander, chaque fois que nous avons été à la tête d’un détachement et d’un établissement, nous affirmons qu’un programme, arrêté en chiffres, doit reposer sur des données pratiques, définies, répondant aux trois questions suivantes, étudiées en tenant compte des circonstances politiques, des ressources du pays, et de ses besoins multiples : En combien de temps ? Avec combien d’argent ? Avec combien d’hommes ?

Pour les cuirassés, nous dirons seulement qu’on doit, dès à présent, en mettre en chantier tout ce que nos arsenaux et les chantiers industriels peuvent en construire, en en accélérant la construction autant que possible, de façon à ne pas dépasser trois ou quatre années du jour de la mise en chantier à celui de l’entrée en armement. Dans ces conditions, on devrait mettre en commande et à flot quatre à cinq cuirassés tous les deux ans. Ces navires, commandés à la même date ou à des dates peu éloignées, devraient être identiques.

Il est important de ne pas chercher midi à quatorze heures, de ne pas se lancer dans l’inconnu, de suivre bien exactement une méthode expérimentale, dans l’application des progrès industriels extrêmement rapides, auxquels nous assistons, mais qui ne sont pas toujours susceptibles d’être utilisés tout de suite. Les faiseurs, dont l’influence est généralement prépondérante, oublient, ne