Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 156.djvu/896

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
892
REVUE DES DEUX MONDES.

cantabrique comme on avait suivi la côte landaise. Cette route, qui avait sur les deux grandes voies de l’Itinéraire d’Antonin l’avantage de contourner le pied des Pyrénées, au lieu de les franchir aux deux cols ou « ports » toujours pénibles, quelquefois dangereux, de Roncevaux et de Somport, Summus Portas, fut très certainement un des chemins les plus fréquentés au moyen âge par les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.

Le port de Bayonne est, en fait, la rivière même de l’Adour canalisée ou plutôt régularisée sur 7 kilomètres environ de longueur, depuis son confluent avec la Nive jusqu’à la mer. Il comprend en outre deux arrière-ports en amont du confluent, celui de l’Adour et celui de la Nive, le premier de 700 mètres, le second de 500 mètres de développement, tous deux inaccessibles aux navires de mer, mais recevant un nombre considérable de chalands, de barques plates, de gabares et de radeaux. La ville s’étend sur la berge gauche de l’Adour et sur les deux rives de la Nive, le grand Bayonne sur la rive gauche, le petit Bayonne sur la rive droite, communiquant tous deux par quatre ponts. En face, sur la rive droite de l’Adour, s’élève la citadelle construite par Vauban ; au-dessous, la gare du chemin de fer de Bordeaux en Espagne. En amont du confluent, les deux arrière-ports de la Nive et de l’Adour ; en aval, le port proprement dit, qui s’étend sur près de 1 600 mètres, jusqu’à l’extrémité des Allées marines, avec une largeur variant de 150 à 350 mètres ; tout le long, sur les deux rives du fleuve maritime, des quais bien outillés, des cales, des appontemens, tout le matériel d’un port de commerce régulièrement aménagé.

Après les Allées marines, la rive s’infléchit légèrement vers le Nord, et le mouillage est assez improprement appelé la rade ; cette rade s’étend sur un développement de près de 2 300 mètres, avec une largeur variant de 350 à 800 mètres jusqu’au petit banc sablonneux des Casquets, toujours noyé et signalé par des balises. À partir des Casquets, l’Adour se retourne en suivant une courbe contraire à la précédente et coule directement de l’Est à l’Ouest, jusqu’à la tour sémaphorique des signaux : c’est l’avant-port qui a un développement de près de 3 kilomètres, et dont la largeur se réduit graduellement de 460 à 200 mètres à mesure que l’on approche de l’Océan. Après la tour des signaux, les jetées s’avancent en mer en se rapprochant, et leur écartement terminal n’est que de 150 mètres. Grâce à cette diminution progressive de