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À ce total, officiellement compris sous le nom de dette Ilot-tante, il faut encore ajouter 400 millions de ce que la phraséologie comptable appelle « services spéciaux » et qui comprennent, entre autres : aux recettes, les capitaux de cautionnemens en numéraire (301 millions), une portion de l’avance faite par la Banque de France au Trésor (40 millions) ; — aux dépenses, les avances aux Chemins de fer pour garanties d’intérêt (251 millions), le perfectionnement du matériel d’armement (53 millions). Ces deux catégories de recettes et de dépenses s’équilibrent à peu de chose près ; mais cela n’empêche pas les premières de constituer des engagemens de l’Etat dont il faut tenir compte.

Les découverts du Trésor, c’est-à-dire les prêts consentis par lui à l’État, s’élevaient à 100 millions au 1er avril 1814. De 1815 à 1829, ils atteignirent 270 millions, en grande partie à cause de l’attribution des capitaux de cautionnemens à divers budgets de la période. Sous Louis-Philippe, ils s’élevèrent à 519 millions ; sous la deuxième République, à 29 millions ; sous le second Empire, à 94 millions ; en 1870, le total des découverts était donc de 1 012 millions, provenant en majeure partie des déficits budgétaires accumulés. Depuis lors, une légère amélioration s’est produite, puisque le chiffre a été réduit d’une trentaine de millions