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l’hydraulique agricole, 2 millions et demi pour les secours aux agriculteurs, 44 millions pour les forêts. Enfin le ministère des Travaux publics reçoit 192 millions ; parmi ses dépenses ordinaires, au total de 81 millions, figurent celles du personnel et du matériel du ministère, des ponts et chaussées et des mines, 28 millions ; l’entretien des routes et ponts, 28 millions ; celui des chaussées de Paris, 3 millions ; la navigation intérieure, canaux et rivières, 42 millions ; les ports et les phares, 9 millions. Puis vient une section intitulée : « Dépenses obligatoires assimilables à des dettes d’Etat, » qui comprend les annuités aux compagnies concessionnaires de chemins de fer, 43 millions ; les garanties d’intérêt aux mêmes, 20 millions ; travaux de routes et ports, 4 millions ; rivières et canaux, 12 millions ; ports, 12 millions ; chemins de fer exécutés par l’État et réseau de l’État, 8 millions.

Ces diverses dépenses forment un total de 3 450 millions, auxquels s’ajoutent 72 millions de l’Algérie, qui réclame 12 millions pour les services de l’intérieur, 11 pour l’agriculture et les travaux publics, 6 pour l’instruction publique, 21 pour la garantie d’intérêt aux chemins de fer algériens. Nous arrivons ainsi au total de 3 522 millions pour les dépenses effectives de l’année. L’État s’endette en outre de 70 millions, que les compagnies de chemins de fer dépensent pour son compte en travaux et qu’il leur rembourse ensuite au moyen d’annuités. Tel est le prix que nous payons pour avoir une armée, une flotte, une justice, l’instruction et les travaux publics, et pour faire honneur aux engagemens des générations qui nous ont précédés. Ce n’est guère moins de 10 millions par jour : chaque Français, de l’aube à la tombée de la nuit, doit gagner pour le gouvernement 25 centimes, avant même de manger son pain quotidien ; pour le chef de famille, cette somme se multiplie par le nombre de ceux, femmes, vieillards, enfans, qui sont à sa charge.


III

Après nous être rendu compte de ce que nous dépensons, voyons au moyen de quelles ressources nous faisons face à ces besoins. Un état annexé au budget énumère les droits, produits et revenus dont la perception est autorisée, conformément aux lois existantes, au profit de l’Etat, des départemens, des