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16 263 000 hectolitres de bière, si le Küstenland ne figure que pour 36 000, la Moravie dépasse 1 430 000, la Basse-Autriche donne 3 350 000, la Bohême 7 288 000 hectolitres[1].

Mais les richesses minérales de l’Autriche ne sont pas moindres que ses richesses agricoles : lignite, houille, minerai de fer transformé sur place en fer cru ou fonte, sel, naphte ou pétrole, minerais de mercure, de zinc, de plomb, de cuivre, d’argent et même d’or, — quoiqu’on doive, à chercher en Autriche l’Eldorado, s’exposer à une déconvenue, puisqu’en moyenne, on n’en tire annuellement que 13 kilos d’or fin qui ne valent pas plus de 18 000 florins. — Seulement, il est des objets que leur accumulation, des matières que leur abondance rend au total plus précieux que les métaux dits précieux, et dont l’industrie et le commerce opèrent la transmutation merveilleuse. Le fer en vient alors à représenter, pour l’Autriche, une valeur annuelle de 22 millions de florins, les lignites 30 millions, la houille 32 millions, qui ne sont rien encore auprès des 56 millions que représente l’industrie du vêtement, des 60 millions de l’industrie du bois, des 95 millions de l’industrie des produits chimiques, des 120 millions de l’industrie métallurgique, des 430 millions enfin que représentent les industries textiles (coton, laine, soie, lin, chanvre et jute)[2]. L’activité commerciale de la Monarchie austro-hongroise est d’ailleurs attestée par le double courant de l’exportation et de l’importation qui, chaque année, fait sortir de l’un ou de l’autre de ses deux Etats, par quantités fort importantes, des lignites, cokes et charbons de terre, des bois ouvrables, des blés et des légumes, des fruits, des sucres, des boissons, des papiers et articles de papeterie, des tanins et substances colorantes, etc., et qui, chaque année, y fait rentrer, par quantités fort importantes aussi, des charbons et des bois, des blés, des légumes et du riz, des fruits, des huiles minérales, des cotons, des fers, des poteries, des produits chimiques, des pierres, etc., etc.[3].

Elle ressort également, cette activité commerciale, du

  1. Voici les chiffres pour les autres provinces qui, hypothétiquement, en vertu du principe des nationalités, seraient annexées à la « grande Allemagne. »
    Vin : Moravie, 206 000 hectolitres ; Styrie, 253 000 ; Tyrol, 432000.
    Bière : Carinthie, 175 000 hectolitres ; Tyrol, 277 000 ; Salzbourg, 348 000 ; Silésie, 372 000 ; Styrie, 804 000 ; Haute-Autriche, 1 050 000.
  2. Autres industries : papier, 38 millions de florins : cuirs, 30 millions ; verres, 30 millions ; articles d’industrie graphique, 24 millions ; musique et instrumens scientifiques, 5 millions ; articles inflammables, 2 millions.
  3. Voyez, dans le Statistischer Atlas de M. Hickmann, les tableaux 29 et 30.