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pour l’enseignement et qui reçoivent pendant une moitié de la journée une instruction pédagogique. On les emploie pendant l’autre moitié comme maîtres-adjoints. Ils y passent de quatre à cinq ans, et reçoivent pendant ce temps une allocation qui s’élève d’année en année. J’ai visité une de ces écoles de pupils-teachers établie par le bureau scolaire de Londres, auprès du groupe d’écoles Burghley-road, et j’ai constaté le niveau élevé de leur instruction, qui permet à quelques-uns d’atteindre le diplôme de bachelier es arts de l’Université de Londres. Mais le plus grand nombre se présente au concours pour obtenir une bourse de la Reine[1] qui leur permet de passer deux ans dans une école normale, au sortir de laquelle ils obtiennent un certificat d’instituteur public. On se rappelle que les premières écoles normales furent fondées par la Société nationale et par la Société britannique suivant les principes respectifs de chaque confession. L’État leur donne une allocation qui représente environ les trois quarts de la dépense totale. Il y a actuellement 45 de ces écoles dites « résidentielles » ou internats, 20 pour les instituteurs et 25 pour les institutrices, avec 3 784 élèves. 28 sont entretenues par la Société nationale et 2 par la Société scolaire Home colonial, qui toutes deux dépendent de l’Eglise établie. Les directeurs sont en général des clergymen, et, pour y être admis, il faut justifier qu’on est membre de l’Eglise anglicane. Les catholiques romains ont trois écoles normales, les Wesleyens deux ; il en reste dix qui ne sont pas confessionnelles.

Aussi, sur les réclamations des non-conformistes qui se voyaient refuser l’entrée des écoles normales de la Société nationale et sur la recommandation de la Commission d’enquête présidée par lord Cross, le département de l’Instruction publique autorisa, en 1890, l’admission d’externes non anglicans dans 8 de ces écoles. En outre, on créa 14 écoles normales d’externes, soit dans les villes d’Université comme Oxford, Cambridge ou Londres, soit dans les villes possédant des collèges supérieurs, telles que Bangor, Birmingham et Liverpool.

Ces externats reçoivent 956 élèves qui ont également des bourses de la Reine et à qui on n’impose aucune condition religieuse. Ces 59 écoles normales, auxquelles il faut ajouter une pour les maîtres d’écoles d’aveugles, fournissent annuellement

  1. La bourse varie de 500 à 625 francs par an.