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REVUES ÉTRANGÈRES

LE CENT CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE GŒTHE


Gœthe’s Vater, par Félicie Ewart, 1 vol. Hambourg ; Gœthe’s Leipziger Studenljahre, par Julien Vogel, 1 vol. illustré, Leipzig ; Gœthe In Frankfurt in 1797, par Ludwig Geiger, 1 vol. Francfort ; Gœthe-Forschungen, andere Folge, par F.-W. von Biedermann, 1 vol. Leipzig, etc.


Les événemens politiques de l’année 1849 ayant empêché que le centième anniversaire de la naissance de Gœthe fût fêté, cette année-là, avec tout le calme et tout l’éclat désirables, les Allemands ont eu l’ingénieuse idée de le fêter de nouveau en 1899. C’est en effet un véritable centenaire qui a été célébré dans toutes les villes de l’Allemagne, le 28 août dernier, avec illuminations, banquets, inaugurations de monumens commémoratifs ; et, à voir l’importance attribuée à ces fêtes par les principaux journaux allemands, à entendre l’écho des discours, des toasts et des hourrahs qu’elles ont provoqués, on serait tenté de croire que la nation entière s’est trouvée unie, dans un magnifique élan d’enthousiasme, pour honorer la mémoire du plus grand de ses poètes.

La vérité est cependant que ces fêtes, si bruyantes et si solennelles, sont loin d’avoir eu ce touchant caractère d’unanimité. C’est ce que leurs organisateurs eux-mêmes sont forcés de reconnaître. Autant les journaux allemands, — je veux dire les grands journaux libéraux, les seuls qu’on lise en dehors des villes où ils sont imprimés, — autant ils mettaient de chaleur, avant le 28 août, à prédire le succès des « fêtes de Gœthe, » autant ils en mettent maintenant à s’indigner du peu de