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UN HOMME D’ÉTAT ESPAGNOL

EMILIO CASTELAR

III[1]
SA PRÉSIDENCE. — SON ROLE POLITIQUE SOUS LA MONARCHIE

La présidence d’Emilio Castelar n’a pas duré tout à fait quatre mois. C’est le 6 septembre 1873 que les Cortès l’élèvent à la suprême magistrature ; elles le renversent le 2 janvier suivant. Règne éphémère ! Mais, dans cette courte épreuve, il s’était révélé un autre homme. A force d’énergie, de bon sens, de droiture, pour tout dire, de patriotisme, il fut à la hauteur de la terrible crise que l’Espagne traversait, capable, en vérité, de sauver cette république, si les républicains, hélas ! avaient permis qu’on la sauvât ! Ici, nous atteignons au point culminant de sa carrière ; nous abordons ce qu’on peut appeler sa période héroïque, où son histoire et celle de sa patrie se confondent. Il sortira vaincu de la tragique épreuve, et néanmoins grandi, transfiguré. Et, pendant les vingt-cinq

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 août.