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« bloks » qu’il y a de chevaux. Les blocks, multicolores, semblables à des calendriers éphémérides, contiennent 100 feuillets, portant chacun en gros caractères un chiffre ; lequel indique, pour chaque cheval — au fur et à mesure qu’on les arrache — le nombre de feuillets ou tickets délivrés. Le montant de la mise, 5, 10, 20, 100 et 500 francs suivant les guichets, ainsi que le numéro du coursier dans le programme du jour, sont imprimés bien entendu sur le ticket. Ce dernier, aussitôt détaché du block, est passé par le distributeur au « timbreur, » qui lui confère l’authenticité en le perforant, au pointillé, de la griffe où figure une indication numérique conventionnelle ; sorte de mot d’ordre que le directeur du Pari mutuel transmet à ses chefs de service, au moment de chaque course.

A la sonnerie d’arrêt, le timbreur doit retirer de son chariot perforateur, et tenir ostensiblement en main, la pièce qui frappe ce numéro secret ; jusqu’à ce que le « porte-caractère » la lui reprenne, en échange d’une autre analogue pour la course suivante. Précaution indispensable, sans laquelle il pourrait arriver qu’un employé indélicat jouât à coup sûr au moment de l’arrivée, en se timbrant des tickets à lui-même au numéro du cheval gagnant.

A l’instant même du départ, le travail de totalisation commence : chaque distributeur marque sur une fiche le total des mises, en regard du nom de chaque bête, et additionne ces totaux, qui représentent la somme de la recette effectuée par lui, dont il est pécuniairement responsable en cas d’erreur. Les chiffres centralisés au bureau dit « de répartition » sont alors reportés sur une vaste feuille de carton, appelée « procès-verbal, » faisant connaître, pour l’ensemble des guichets, le montant afférent à chaque animal. Déduction faite de 7 pour 100, le total encaissé constitue le bénéfice à répartir entre les parieurs gagnans. Ce calcul est moins simple pour les chevaux placés : avant de faire entre eux un partage égal du boni, on déduit les enjeux dont chacun a été l’objet, ce qu’on appelle « sauvegarder » les mises. Autrement, il arriverait parfois que les joueurs recevraient moins qu’ils n’ont risqué, lorsqu’un très grand nombre d’entre eux ont parié pour un favori presque sûr.

Ce travail est fait si rapidement qu’il s’écoule quelques minutes à peine, entre l’arrivée, signalée par téléphone de la tribune du juge, et le commencement des paiemens aux divers bureaux. Le règlement se faisait, à l’origine, en fractions centésimales.