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LE MOUVEMENT INDUSTRIEL
SES
CONSÉQUENCES FINANCIÈRES ET ÉCONOMIQUES

Le XIXe siècle s’achève dans une paix relative : le duel sino-japonais n’est plus qu’un souvenir ; la Grèce et la Turquie se sont tendu la main ; la guerre hispano-américaine se prolonge par la lutte opiniâtre que les Philippins soutiennent contre leurs prétendus libérateurs, mais les deux puissances qui avaient engagé les hostilités ont signé le traité de Paris, et leurs ambassadeurs ont repris leurs postes à Madrid et à Washington. La conférence de La Haye, convoquée sur l’initiative généreuse du tsar Nicolas II, achève ses utiles travaux dans la maison historique du Bois, sans être troublée par d’autres bruits belliqueux que ceux des préparatifs militaires dont l’Angleterre un moment menaça le Transvaal. C’est un combat pacifique qui se poursuit à cette heure en Europe, en Amérique et jusque dans cette Chine qui semble enfin arrachée à sa torpeur, et où les grandes nations européennes, sans compter les États-Unis, se disputent les concessions de chemins de fer, de mines et d’autres avantages.

L’un des traits saillans de cette activité, qui se fait sentir, à des degrés inégaux, dans la plupart des pays civilisés, est le développement extraordinaire de l’industrie. C’est elle qui occupe une partie de plus en plus nombreuse des populations ; c’est elle qui absorbe des capitaux de plus en plus considérables ; c’est elle dont les mouvemens marquent le mieux le progrès de la puissance économique de chaque nation. Le signal a été donné par